Le Chemin du Tao
inspiré par Alan Watts “Daoist way of dropping out from karma” and “the Indian idea of karma and how it relates to our participation in the world”
La philosophie du Tao est l’une des deux principales composantes de la pensée chinoise. La philosophie chinoise a bien sûr pris de nombreuses formes. Mais deux grands courants l’ont particulièrement influencé : le taoïsme et le confucianisme. Ces deux grands courants de pensées entretiennent une relation unique. Chacune considère l’autre comme trop éloignée de la nature humaine.
La voie de Confucius convient plutôt aux personnes vivant dans les grandes villes, c’est la voie du conformisme. La voie des taoïstes serait pour les personnes qui souhaitent s’en libérer.
Le taoïsme pourrait être considéré comme le courant de pensée des personnes âgées. Lao Tseu, nom donné au fondateur du taoïsme, signifie le vieil homme ou le vieux garçon. La légende raconte que lorsqu’il est né il avait déjà une barbe blanche. 😅
Lorsque vous avez contribué à la société, vous avez eu des enfants, vous les avez élevés, vous avez assumé le rôle qui était attendu de vous, et vous vous dites qu’il est temps de comprendre et de donner du sens à la vie. Vous vous dites : qui suis-je finalement ? Y a-t-il une source à toute chose ? La deuxième moitié d’une vie est souvent un moment qui convient à cette quête.
De plus, le chemin du Tao agit comme une soupape de sécurité après avoir embrassé le confucianisme.
Bien sûr, le Tao peut aussi être étudié très jeune. Il contient de nombreux secrets autour de l’art, de l’artisanat, du commerce, de toute forme d’occupation. Et cette idée d’aller au rythme de la nature plutôt que contre elle.
Tout part du Tao. Ce mot peut prendre bien des sens. Le livre de Lao Tseu commence par nous raconter que le Tao qui peut être nommé n’est pas le Tao éternel.
Le mot Tao nous parle à la fois du chemin, du court de la vie et de la nature ; et aussi de ce qui est, de ce qui est parcouru, vécu, décrit. En quelque sorte, cette première phrase du Tao te King nous informe qu’il n’existe pas de recette toute faite pour vivre et expérimenter le Tao. C’est un peu comme lorsqu’on demandait à Louis Armstrong : « qu’est-ce que le jazz ? » et qu’il répondait : « si vous poser cette question c’est que vous ne savez pas. »
Il est possible d’en saisir l’essence en s’imprégnant d’une atmosphère et d’attitudes de ceux qui sont en chemin, tout autant que l’art, la poésie et toute forme d’expression qui illustre la philosophie de ce chemin.
Certains missionnaires chrétiens ont traduit le mot Tao par “logos” et puis par Dieu. Mais le Tao n’est pas un être créateur ni un dirigeant. Le Tao ne dirige pas ni n’impose de règles.
Le Tao te King fut rédigé à l’égard de bien des utilisations. L’une d’entre elles serait un manuel de conseils pour des personnes exerçant une position de pouvoir. Et ce que propose ce manuel c’est gouverne sans gouverner, n’accable pas le peuple. Il est écrit : “Le Tao coule en toute chose, à droite et à gauche. Il aime et chérit toute chose mais ne les accable pas. Quand de bonnes actions sont accomplies il ne se les approprie pas”. Jamais le Tao ne dirait : je vous ai créé, j’ai empli la terre de beauté et de gloire, maintenant agenouillez-vous et adorez-moi. Le Tao ne souhaite ni remerciement ni reconnaissance parce que le Tao préfère l’obscurité.
Lao Tseu nous dit que le Tao est comme l’eau, cherchant toujours le point le plus bas, que les humains abhorrent.
Le Tao est donc un concept très mystérieux et n’a pas d’équivalent avec les dieux occidentaux ou hindouistes. Car Dieu est toujours associé à l’idée qu’il est notre seigneur.
Le Tao est tout autant la nature que chacun de nous, il permet une cohérence de tout ce qui existe. La vision chinoise de l’univers est finalement qu’il s’agit d’un organisme.
Tchouang-tseu, que l’on considère comme l’un de ceux qui continua le travail de Lao Tseu, observe que tout ce qui est, fonctionne ensemble sans que l’on ne puisse jamais trouver de poste de contrôle. Le monde est un système d’éléments tellement liés entre eux qu’aucun ne peut survivre seul. Tout comme les abeilles et les fleurs, jamais on observe d’abeilles sans qu’il n’y ait de fleur ni fleurs sans abeille ou pollinisateur. Bien que fleurs et abeilles soient d’aspects bien différents, ils sont inséparables. Une expression taoïste nous dit qu’elles s’élèvent mutuellement (chapter2TTK).
Ce qui est et ce qui n’est pas surgit simultanément et indissociablement. Lumière et obscurité, haut et bas, devant et derrière sont des expériences que l’on vit dans une forme de polarité. Le concept chinois de la nature repose plutôt sur le fait que tous les êtres vivants apparaissent au même moment car ils sont interdépendants. Ce système d’interdépendance est le Tao, c’est l’élément clef qui permet la cohérence du tout.
C’est une compréhension de l’univers qui se différencie de la vision occidentale qui le considère comme une succession de causes et d’effets. Dans cette vision occidentale, l’univers est comme divisé en milliards de choses qui interagissent comme les grands mécanismes du film Les Temps Modernes de Charlie Chaplin. Bien sûr, la science nous permet de savoir que l’univers ne fonctionne pas ainsi. La relativité nous permet d’envisager l’univers comme un filet connecté, plutôt qu’une chaîne mécanique où une réaction en entraîne une autre.
Selon la philosophie Taoïste, l’humain est partie intégrante de la nature sans aucune forme de domination. Les peintres inspirés par le taoïsme représentent les humains comme une simple forme parmi toutes les autres, et non au centre de toutes choses.
Le concept de Nature est une sorte d’organisme qui se régule par lui-même. Et quand on le considère comme un tout, cela devient le Tao. Le mot Nature n’a pas d’équivalent en chinois. Le terme traduit par Nature est Zìrán. Zìrán peut être traduit littéralement par soi-même, le vrai soi.
Dans le Tao te King, Lao Tseu écrit que la méthode du Tao est d’être vraiment soi.
Zìrán peut aussi être traduit comme spontané, comme un battement de cœur.
Le Tao est comme un monarque qui abdique choisissant de faire confiance au peuple, de faire confiance à l’expérience, à l’expérimentation. Et ce n’est pas le chaos. C’est une certaine lucidité que plus on offre de liberté et d’amour, plus on offre d’espace à l’expérience en soi et autour de soi, plus l’ordre régnera.
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J’ai adoré ton article ! On y découvre vraiment un mode de pensée diamétralement opposé au nôtre. C’est une vraie touche de douceur. Merci pour ce partage !